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Rien ne va plus,
les oeufs sont frais…
La rumeur n’est point tendre au sein du poulailler,
Un fort relent d’esclandre anime la veillée,
L’une des poules chante à la gloire d’un œuf
Lors, ses sœurs sous-entendent un binz gros comme un bœuf…
La poulette aux os verts, bien que nommée « Bio »,
Pour un souci d’ovaires est promise au billot,
Elle ne doit la vie – selon une pondeuse -,
Qu’au besoin de grisbi d’une mère porteuse…
Dans la communauté les belles se torturent,
Doivent-elles en parler à la magistrature ?
Le banco à bancs coqs vaut son chemin de l’oie
Quand on sait que le Proc (*) en un dé d’eau se noie…
On en vient au procès, l’œuf est mis sur le plat,
Jugé un peu mollet, il ne se défend pas,
« Inscrivez, cher greffier ! » braira le magistrat :
« Le reclus doit aller vivre en orphelinat… »
Quand une poule chante à la gloire d’un œuf,
C’est que la vie l’enchante à l’idée du sang neuf ;
Il vaudrait mieux parfois, pour contrer l’aveuglette,
Faire taire la loi et sa faim d’omelette…
(*) = lire procureur...
KERFON LE CELTE
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La complainte du sans papier…
Je suis seul, sans papier, je ne sais plus que faire,
En cet endroit, cloîtré, je n’ai que la prière,
Pas l’ombre d’un passant pour croiser ma lumière :
Ce monde, indifférent, se fout de ma galère.
Je suis seul, sans papier, et pourtant j’aimerais
Qu’un de ces policiers découvre mon secret ;
Voici venir la nuit et ses rondes légères :
Rares sont les képis près de ma souricière.
Je suis seul, sans papier, le froid devient piquant,
Il me faudrait oser mais je suis hésitant,
J’aimerais me lever, m’en aller en courant,
Le risque est élevé, je dois rester prudent.
Je suis seul, sans papier, je voudrais prendre l’air,
J’ai beau m’égosiller, nul n’entend ma prière ;
Je n’ai plus qu’à pleurer, ma faute reste entière :
J’aurais dû vérifier en ouvrant le water… !
KERFON LE CELTE
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Le greffon....
J’ai appris, ce matin, en ouvrant mon canard,
Un truc qui pourrait bien n’être qu’un canular :
D’ici trois ou quatre ans, c’est à dire bientôt,
Le professeur Durand greffera les cerveaux.
Intrigué je me dis en potentiel client
Qu’à cette loterie il faut être prudent ;
Coup d’œil autour de moi, souvenirs que je fuis,
Je sens déjà l’effroi de greffons bien précis…
Pour me donner confiance il me faudrait, je crois,
Pouvoir choisir d'avance l'organe qui m’échoit ;
C’est hélas impossible, au marché d’occasion
Il n’y a pas de cibles par anticipation…
Aimeriez-vous, demain, entourés d’infirmières,
Vous réveiller soudain le crâne plein de vers ?
Voilà campée l’histoire et voici la question :
Pourriez-vous recevoir le greffon de " Kerfon " ?
(Pardon à la science)
KERFON LE CELTE
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Les ultraviolets… !
Elle brûlait d'envie d’un rayon de soleil
Mais les nuages gris obscurcissaient le ciel ;
Elle s’est donc posée sous sa lampe bleutée
Joliment installée face de ma baie vitrée…
Bavant sur le carreau, je l’ai regardée faire,C’était comme un cadeau par le hasard offert,
Surtout que pour dorer les plus secrets recoins
La muse avait ôté sa lingerie satin…
Comme j’aurais voulu être un rai de lumièreEt, de mon dard pointu, pénétrer le mystère ;
Offrir à cette peau aux charmes dévoilés,
Cette bouffée d'air chaud que je sentais monter…
Cette histoire grivoise a très vite pris finSans que la villageoise ait vent de mon dessein ;
Esquissant le bonheur j’ai ouvert mes quinquets :
Je suis un doux rêveur… voyez-vous je dormais… !
KERFON LE CELTE
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Mon nouveau portable…
Mon ail-phone...
"My new bigo portable is the nec plus ultra ",
D’abord il est portable et il fait caméra,
Je passe sous silence, au diable les iso,
Qu’il peut faire, en urgence, d'agréables photos.
Il dessine, il mesure et il fait thermomètre
(Sauf montée du mercure au niveau trouillomètre),
Il peut et c’est génial, indiquer la tension,
Il est phénoménal dans ses moindres fonctions.
Bien entendu il est équipé GPS,
Il détient, en secret, le chemin de mes stress,
Pour les autres parcours, je les connais par cœur,
Il n’est d’aucun secours sauf pour les chapardeurs.
La fonction internet tient en un logiciel,
Sur toute la planète il envoie mes courriels,
Je suis peu dégourdi pour la verve et « l’ortho »
Mais je sais, à l’envi, bidouiller un texto.
Importé de Belgique – unique importateur -
Il fait aussi les frites et de toutes grosseurs,
Pourtant j’ai supprimé cette fonction fantoche,
L’huile, à peine chauffée, me coulait dans les poches.
Ah ! J’allais oublier qu’avec ce « trans’portable »
Je peux téléphoner ou demeurer joignable,
Je dois pourtant veiller aux deux piles " Wonder ® "
Qui, hiver comme été, s'usent si l'on s'en sert…
KERFON LE CELTE
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Le repas sémantique… !
6 heures 00 précises, ce jour, avenue des Gros Coings...
L’huissier, face à mon huis, fait déjà le poireau,
Je n’ai pas un radis pour régler tout de go,
Si j’avais engagé un avocat réglo,
Il m’aurait épargné la fin des haricots…
J’ouvre ou je n’ouvre pas au diable des poursuites...?
S'il se rue, t'abat gars, les carottes sont cuites !
L'avenue des gros Coings est peuplée par des poires
Qui, sevrées au raisin, sont mes grappes d'espoir…
J'aime quand les mots jettent et, fortune du pot,
Je mange un peu de tout y compris les fayots.
J'ouvre mon dictionnaire et, au grè de ma plume,
Chaque jour je me sers cinq fruits ou légumes…
KERFON LE CELTE
Jadis, mon voisin faisait son potager et il me nourrissait.
Aujourd'hui, ce pote âgé se contente d'être mon voisin...
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Je cours en tous les sens… !
La station à essence annonce « panne sèche »,
Je cours en tous les sens, ma jauge bat la dèche,
N'étant pas habitué à une vie si terne,
Je suis éberlué de voir ce lieu en berne.
Les pompes, maigrelettes, ont du sans plomb dans l'aile,
Plus une gouttelette ordinaire ou diesel,
Il règne sur la piste un parfum de ténèbres :
Le gérant en est triste et ses pompes funèbres…
KERFON LE CELTE
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La péagère…
(Bonjour…! Merci…! Au revoir…!)
Je suis la péagère
De l’autoroute A 10,
Payée au lance-pierre
Malgré les bénéfices,
J’ai appris à sourire
A des cons qui klaxonnent,
Sans broncher je respire
L’oxyde de carbone.
Je souris aux ronchons,
Je souris aux pédants,
Je souris aux mignons,
Je souris aux charmants,
Je souris aux souris
Comme je dois le faire,
Lorsque j’ai le grisbi
Je lève la barrière.
Ma voisine, à côté,
En cabine trente huit
N’a jamais supporté
Dix sourires à la suite,
Sans aucune manière
On l’a remerciée,
Depuis elle est postière
Et n’est plus obligée.
Ah ! Vivement demain
La voiture électrique,
La pollution en moins
Le zen automatique,
Mais je crains, comme en Sarthe,
Que, pour plus de profit,
Un robot mange-cartes
Un jour me licencie.
KERFON LE CELTE
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Toubib or not toubib…
« -Monsieur ! Dit le docteur en recevant Pierrot,
Taisez votre pudeur, je sais tout de vos maux !
Vous avez des absences, vous souffrez de diabète,
Je vais, c’est le bon sens, d’abord soigner la tête ! »
Pierrot est médusé, ce toubib est trop top !
Il sait même soigner sans prendre un stéthoscope !
Curieux comme un dindon il doit lui demander
De qui il tient ce don digne d’un grand sorcier.
« - C’est très simple l’ami, j’n’ai pas l’ombre d’un don !
De vous, j’ai tout compris par mon observation,
Vous aviez oublié de fermer la braguette
Aussi j’ai vu voler autour d’elle des guêpes. »
KERFON LE CELTE
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Le p'tit commerce est mort…!
Ci-gît Gigi, la marchande de chaussures...
Ah ! Ce n’est plus marrant, le commerce, aujourd’hui !
Les gens n’ont plus le temps, plus personne ne rit !
Hier encor, j’me souviens, avant la pénurie,
Nous riions pour un rien en oubliant les prix.»
« Aujourd’hui les clients deviennent difficiles,
Il faut prendre des gants et ravaler sa bile ;
L’acheteur est grincheux affirment les vendeuses
Qui font pourtant au mieux pour être chaleureuses…!
C’est par ces deux quatrains qu’un marchand de godasses
Parlait à son voisin, le commerçant d’en face ;
Et l’autre l’écoutait, aimable mais distant,
Peu rodé au secret de l’acheteur bruyant…
« Chez moi, répondît-il, le client ne dit rien
Il se plie, très docile, à l'ultime besoin,
Au coup de carillon, direction les ténèbres :
Point de réclamations chez les pompes funèbres ! »
KERFON LE CELTE
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