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Le quidam et la souris…
(Fable à peine puisée à l’eau de la Fontaine…)
NDLR : Ce récit est une œuvre de pure fiction.
Par conséquent toute ressemblance avec des situations réelles
ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite…
Un quidam ayant chapardé tout l’été,
Se trouva fort dépourvu
Quand l’métro fut interrompu :
Plus l’ombre d’un petit euro
Pour faire clapper moult loupiots.
Il s’en alla donc voir Cécile
Au « Ministère des Jérémiades (*) »
En insistant pour qu’elle lui file
Un peu du blé de contribuables…
« J’vous le rendrai, affirma-t-il,
Quand le métro, rue Daumesnil
Toujours en travaux, rouvrira
Et que j’y referai choux gras… !
Cécile - qui n’est point généreuse -,
Sait pourtant être dispendieuse
Avec l’argent que des bêtas
Versent en chèques ou par mandat…
-Mais ! Que fais-tu dans le métro ?
Demanda-t-elle au sans fafiot
Qui déjà ouvrait son cabas
Pour y remiser les ducats…
- Nuit et jour, vite fait bien fait
A l’aide de grappes d’ados
Je vole ce con de Français
Pendant qu’il se tue au boulot… !
-Si tu le voles quand je l’impose
Sans qu’il sache de quoi qu’on cause,
Rien d’étonnant qu’il soit morose !
(*) Appellation d’origine incontrôlée
KERFON LE CELTE
Attention : Si vous avez lu ce texte dans le métro, il est fort possible que pendant
Le cours laps de temps consacré à la lecture vous vous soyez fait tirer votre larfeuille….
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Histoire acidulée… !
La jolie Ludivine,Aigrette de son état,
Dans la gadoue piétine,
En quête d’un repas.
L’imposant Patapon
Héron, bien gros bien gras,
Amateur de jupons
Lui propose un en-cas.
« Tu es divine Aigrette,
Et, pour un mot de toi,
Je suis prêt à la diète ;
Viens vite sous mon toit. »
Très avisée l’Aigrette,
Repousse l’estocade :
Elle ne se sent pas prête
A gober des salades.
Aigrettes de tous poils,
Méfiez-vous des hérons
Prêts à sortir la poêle
A la moindre occasion ;
Mais si vous succombez
Au flatteur et ses vers,
A l’heure du déjeuner
Exigez le couvert… !
KERFON LE CELTE
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Le panier virtuel...
(L'informati-chien, auteur des faits...)
Hier, mon chien s’est assis devant l’ordinateur,Puis, d’un geste averti, a lancé le moteur,
Serein, je me suis dit qu’il m’avait vu le faire :
Les chiens sont dégourdis, croyez-moi… j’ai du flair... !
Seul, il est arrivé sur la toile Internet
Après avoir tapé ma formule secrète ;
Je me suis trouvé bête et, la suite est plus folle,
Ce corniaud, d'un clic net, est allé sur « Google »...
Au prime abord j’ai cru qu’il allait se planter,
Que ses pattes velues allaient tout embrouiller,
Mais quand l’écran usé a offert son topo,
J’ai vu s’illuminer : « Aux Plaisirs des cabots »...
Toujours très sûr de lui, il a fait des emplettes,
Commandant ses produits : du coussin aux croquettes ;
Il a tout entassé dans le panier virtuel,
Obtenant, par le fait, un rabais substantiel...
Son marché accompli il a tout refermé,
Replaçant la souris où il l’avait trouvée ;
Puis il est descendu du fauteuil que j'aime
Essuyant du dessus son empreinte ADN…
Je vous entends d’ici hurler que j’affabule,
Qu’avec mes inepties, je vous prends pour des nuls ;
Je vais donc ajouter, sans supplément de prix,
Qu'il a utilisé ma carte de crédit...
Si vous avez un chat, un chien, une tortue,
Un lézard, un boa, un kangourou ventrus,
Condamnez lui l’accès à votre ordinateur,
Sinon je vous promets la ruine de bonne heure...
KERFON LE CELTE
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Voyage au long cours...
Par un petit matin, un couple d’escargotsRêve sous le crachin d'un horizon nouveau.
- « Il nous faut prendre l’air ! » dit l’aîné au cadet
Qui bave sur la pierre et englue le muret.
- « Nous pourrions, par surprise et sans nous faire prendre ,
Nous gaver de cerises à l'arbre d’Alexandre ?
- Mais tu n’y penses pas ! nous sommes en hiver !
Le porteur de burlats n’a plus son habit vert ! »
Frappé d’opposition, l’aîné des escargots
Se sent l’obligation d’étayer son propos :
- « Il te faut réfléchir et cesser de baver,
Le temps d’y parvenir, nous serons en été… ! »
KERFON LE CELTE
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Amours d’anoure…
(ou les tribulations d’un prince sauteur…)
Sauteur invétéré malgré la canicule,
Le crapaud Barnabé promène ses fistules ;
Il s’est mis dans la tête - et c'est toute l’histoire -,
D'honorer la Rainette, idylle du lavoir…
L’amphibien susnommé, pour une galipette,Se moque des dangers qui, en chemin, le guettent ;
Il s'est amouraché de la déesse verte
Qu’il doit aller charmer en zones découvertes…
Au milieu du chemin, le dragueur au sang chaud
Se sent le coeur léger en croisant des autos ;
Il aime la fraîcheur du courant d’air perfide
Distribué, sans douceur, par les nombreux bolides…
En une heure et demie, Barnabé touche au but.L'autoroute franchie, il sera face au rut.
Mais c'est trop vite dit, la Camarde le guette,
Un gros camion (*) surgit décrétant l’arrêt net … !
(*) = Rappel : l'autoroute est royaume d'essieux.
KERFON LE CELTE
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Le corbeau, le lapin et le renard....
Un corbeau, sur un if perché,
Ne faisait rien de ses journées.
Un lapin, remarquant l'oiseau,
S’adressa à lui en ces mots :
- Moi aussi je voudrais m'asseoir
Et ne rien faire, matins et soirs…!
Le corvidé, l’oreille au vent,
N’émet aucun inconvénient ;
Il dit que les droits syndicaux
Sont étendus aux lapereaux.
Lors, le lapin s'assied par terre,
Bien décidé à ne rien faire.
La chose eût été agréable
A celui qui souvent gambade,
Mais il était si mal planqué
Qu’il ne vit Renard arriver.
C’est ainsi que sous un grand if,
Dents aux aguets, l’œil furtif,
Le prédateur, cherchant pitance,
D’un bon civet fit abondance.
Il n’est de fable sans devise,
Celle-ci sera sans surprise :
Je clame fort que pour "buller"
Il vaut mieux être haut placé…!
KERFON LE CELTE
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