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Mort pour rien...
Je suis mort ce matin
Toi, tu es mort hier,
Je suis mort pour rien,
Tu es mort à la guerre.
Être mort ce matin
Ou être mort hier
C'est être mort pour rien
Qu'être mort à la guerre.
KERFON LE CELTE
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Les « Ducoeur » et les « Richard »…
Les « Ducoeur » de Clichy, des gens nécessiteux,
Tirent, comme l’on dit, le diable par la queue ;
Monsieur « Ducoeur » galère à l’usine «Richard »
Pour un maigre salaire et pas beaucoup d'espoir …
Les « Richard » de Neuilly, dotés par des aïeux,
Tirent, comme l’on dit, les chauds marrons du feu ;
Ce n’est pas pour demain qu’ils seront sur la paille,
Pour eux, sans coupe-faim, c'est bombance ou ripaille…
Les « Ducoeur », les « Richard » ne seront jamais frères,
Saucisson ou caviar, chacun son ordinnaire ;
Pourtant j’aimerais dire à ceux qui ont le beurre :
Est grand qui sait offrir un bon reste aux «Ducoeur ».
KERFON LE CELTE
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Texte tiré de "Panne des Sens"
Les cris en j’t’aime…!Fidèle à la coutume,
Je cours au cimetière
Poser ma fleur des brumes
Dans les grands courants d’air ;
Confiant mon âme au glas
Je rythme ma prière ,
Puis je presse le pas :
J’ai autre chose à faire…
Les Toussaint se ressemblent,
On se souvient... on s'aime...
Ce jour naît et je tremble
Seul, face aux crises en thèmes ;
Rien qu'un matin par an
S'en remettre aux fleurs blêmes,
C’est peu, j'en suis conscient,
Mais c’est le cycle… Amen…!
KERFON LE CELTE
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Le moine, le moineau et le renard…
Un moine du Tibet marchant dans la froidure
Entendit le « May-Day » d’un piaf pris d’engelures ;
Connecté à son Dieu il reçut pour mission
De fournir au frileux la climatisation…
En pur samaritain qui offrirait son froc,
L’apôtre se souvint d’un savoir-faire loups/phoques :
Il posa l’oiseau blanc aux plumes congelées
Au sein d’un excrément d’une vache sacrée…
Le moineau réchauffé par le déchet magique
Retrouva la gaîté des printemps symphoniques ;
Aussi, sans se soucier de la couleur du ciel,
Il reprit, rassuré, son show de ritournelles.
Un renard entendant ces sons révélateurs
Découvrit aisément la planque du chanteur ;
Je ne vous cache pas que l’intrus famélique
Transforma en encas le piaf… et sa musique…
Du propos ci-dessus, tiré d’un fait d’hiver,
J’extrais, stricto-sensu, trois enseignements clairs :
- Qui vous met dans la merde peut vous vouloir du bien… !
- Qui, gratos, vous démerde n’œuvre jamais pour rien… !
- Qui, plongé dans la bouse en ressent le bienfait
Doit, par peur des barbouzes, ravaler son sifflet… !
Une bouse ça va, deux bouses bonjour les dégâts….
KERFON LE CELTE
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Hêtre ou ne pas être…
Un vilain bûcheron à l’âme belliqueuse,
M’a fichu le bourdon d’un coup de tronçonneuse ;
Il a coupé le hêtre - un ami trentenaire -,
Qui, face à ma fenêtre, avait l’art de me plaire…
Au jardin de mon cœur, le paysage est morne ;Déchaîné, l’abatteur a bousculé la norme ;
J’n’ai plus pour horizon - alors que tout renaît -,
Que la couleur, sans ton, d’une humble peupleraie…
Un couple de ramiers qui m’offrait son spectacleA dû déménager ses cliques et ses claques ;
Habité par l’idée que l’humain est méchant,
Il est parti nicher chez un hêtre vivant…
De plus, quand l’arbre à chu (grand malabar atteint),
Ses branches sont venues mourir en mon jardin ;
Depuis lors ma clôture, en fils de fer rouillé,
Cinglée par les ramures, se trouve un peu pliée…
« Hêtre ou ne pas être » n’est pas une questionQu’il est bon de soumettre aux seuls pilleurs de troncs :
Quand un arbre vaut bois, sa mort est décrétée :
Un seul signe de croix donne l’envie de scier…
J’éprouve du regret pour l’ami de toujoursQui, quand le ciel flambait, savait ombrer mes jours !
Je vais, je viens, je tangue, amer et dépité :
« Un seul hêtre vous manque et tout est peuplier… ! »
KERFON LE CELTE
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J'suis sûr de ce que j'avance en ce qui
concernes les Crocs ®
mais beaucoup plus réservé quant au port des mitaines....
KERFON LE CELTE
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La cigale et la fourmi… !
(Source : fable puisée à l’eau de la Fontaine)
L’hiver vient sans un bruit, il commence à neiger ;« Anita » la fourmi se remet de l’été ;
Elle a tant travaillé, chaque jour, chaque nuit,
Qu’elle peut somnoler sur ses économies.
Dehors, dans la détresse, « Aziza », la cigale,
A invité la presse et claironne son mal :
Elle a beaucoup chanté au soleil du Midi
Sans penser à stocker du bleu pour les jours gris.
Face aux gens bouche bée, elle crie sa furie.
Elle avoue être outrée par autant d’incurie.
Elle ne peut plus voir la dame aux mandibules,
A midi, en peignoir, se foutre des pendules.
Devant les scribouillards des médias à scandales,
La chanteuse, en pétard, réclame l’intégral :
- Il lui faut un logis (grandiose et bien chauffé),
- Un frigo bien garni ( produits bio exigés).
La rue est encombrée, les gens se mobilisent,
Les « assos » de quartier font fondre la banquise,
Le ton va crescendo : « Jamais ! Plus jamais ça ! » :
« La fourmi est au chaud, sa consœur ne l’est pas ! »
Aux grands bruits, grands effets, rien n’est vraiment de trop,
Le beau « Julien Courbet » investit le créneau,
La cigale est logée, choyée et bien nourrie,
Les frais seront réglés par un impôt «fourmi ».
Gavée sans restrictions, la cigale forcit.
Son cœur perd la raison et s’éteint une nuit.
D’aucuns diront : « tant pis ! », justifiant le fait
Qu’un bien, si mal acquis, ne profite jamais.
Humant de loin le glas, la fourmi prend l’avion
Emportant, loin de là, son courage et ses ronds,
Elle s’installe en Suisse, entre PROST et DELON,
A l’écart des sévices exercés sur ses ronds.
Aidés de ce récit, forgez votre idéal.
Si vous êtes fourmi vous n'ête pas cigale.
Moi, ça m'est bien égal, au diable les ennuis :
Je m’envole pour Bâle… A bientôt les amis… !
KERFON LE CELTE
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Les miracles… !
Mais si...! Mais si… !
Je vous prie de croire que cette histoire est vraie…
Jésus, très assoiffé en descendant sur terre,
Vient boire un panaché au bar « Le Jupiter ».
Fernand, le vieux patron diagnostiqué basique,
Sourd à la religion est un nanti sceptique…
Jésus est disposé à montrer patte blanche.
Il a, pour épater, plus d'un tour dans sa manche.
Il pose alors ses mains sur un handicapé
Qui se lève soudain de son fauteuil usé…
Un tour ne suffit pas, Fernand veut encor voir.
Pour Jésus : tralala… c’est banco… sans histoire.
Il impose les mains sur un jeune amblyope
Qui se targue, serein, de trouver seul les chiottes…
« Jésus t’es naze… ! Arrête… ! » intime alors Francis
Qui rompt soudain sa diète avec un blanc-cassis,
Mais Jésus, vent en poupe, est prêt pour le triplé :
Il tient ici un scoop et entend confirmer…
La foule est en délire et, apprenant le show,
Des dizaines de sbires entrent dans le bistro ;
Jésus a pour dessein de faire encore plus fort,
Alors il tend ses mains pour atteindre Victor…
« Non ! Ne me touche pas ! » lance l’homme visé
Qui recule d’un pas avant de s’expliquer :
« Je suis un fonctionnaire en arrêt maladie,
Un mieux-être, c'est clair, me pourrirait la vie… ! »
KERFON LE CELTE
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Volets fermés...
Photo kerfon le Celte
Les volets sont fermés depuis déjà longtemps,La porte, entrebâillée, ne craint plus le grand vent ;
Le jardin, délaissé, s’offre à sa déraison,
La tortueuse allée n’est plus que liseron.
La sonnette a perdu son droit de carillon,La barrière, tordue, s’est figée sur ses gonds ;
La boîte, sans ses lettres, est pleine à déborder,
Elle doit son mal-être à la publicité.
Dans la rue, les passants filent par habitude,
Autant de pas perdus sans la moindre inquiétude ;
Passent les gens pressés, le regard loin devant,
S’ouvrir sur le passé n’est plus dans l’air du temps.
L’endroit est solitaire, il garde son secret,Ses vieux propriétaires sont partis à jamais ;
C’était un p’tit bonheur, un paradis d’oiseaux,
Demain un promoteur en fera des studios…
KERFON LE CELTE
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L’île était si proche….
(Mieux mon creux éclairé que le mont pâle atteint)
Belle-Île était si proche qu’il croyait la toucher
Et mettre dans sa poche son insularité…
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Sur sa coque de noix « Jean Korrigan » rêvait…
En s’aidant de la voix, vers Belle-Île, il ramait …
Mais - gage de marin - aucun homme des bois
Ne saurait être îlien sans la crise de foi….
La mer roulait ses flots, les vagues divaguaient…
Les plus forts des rouleaux se ruaient sur les quais…
Lors, dites-moi comment, dans ce monde de brute,
Cet ostrogoth hélant pouvait toucher son but…
La frêle embarcation vite se retourna
Présentant aux poissons le décor mort du mat ;
L’apprenti matelot - qui ne savait nager -
Bien malgré lui but l’eau avant de perdre pied…
L’affaire fit du bruit jusqu’au fond de l’abîme
Faisant venir les plies, maquereaux et sardines ;
Ces saint-bernards des mers prirent les choses en mains,
Hissant le pauvre hère au creux de leurs dos fins…
L’apprenti conquérant, revenu sur sa lande,
Déclara, sur le champ, préférer Brocéliande :
Quand on ne naît pas grand au milieu des feuillages
Mieux vaut confier ses ans au bon plancher des vaches…
Belle-Île était si proche qu’il croyait la toucher
Et mettre dans sa poche son insularité…
KERFON LE CELTE
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