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L'ïle était si proche...
L’île était si proche….
(Mieux mon creux éclairé que le mont pâle atteint)
Belle-Île était si proche qu’il croyait la toucher
Et mettre dans sa poche son insularité…
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Sur sa coque de noix « Jean Korrigan » rêvait…
En s’aidant de la voix, vers Belle-Île, il ramait …
Mais - gage de marin - aucun homme des bois
Ne saurait être îlien sans la crise de foi….
La mer roulait ses flots, les vagues divaguaient…
Les plus forts des rouleaux se ruaient sur les quais…
Lors, dites-moi comment, dans ce monde de brute,
Cet ostrogoth hélant pouvait toucher son but…
La frêle embarcation vite se retourna
Présentant aux poissons le décor mort du mat ;
L’apprenti matelot - qui ne savait nager -
Bien malgré lui but l’eau avant de perdre pied…
L’affaire fit du bruit jusqu’au fond de l’abîme
Faisant venir les plies, maquereaux et sardines ;
Ces saint-bernards des mers prirent les choses en mains,
Hissant le pauvre hère au creux de leurs dos fins…
L’apprenti conquérant, revenu sur sa lande,
Déclara, sur le champ, préférer Brocéliande :
Quand on ne naît pas grand au milieu des feuillages
Mieux vaut confier ses ans au bon plancher des vaches…
Belle-Île était si proche qu’il croyait la toucher
Et mettre dans sa poche son insularité…
KERFON LE CELTE
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Commentaires
Tiens! Mais on dirait que tu re-captes?
Je t'avais bien dit: "après le 15 août ..."
Bonne fraîche soirée celte