• Pas à pas, mais pas perdus pour tout le monde...

     

    Pas à pas,

    mais pas perdus pour tout le monde…

     

     

     Mon ami cordonnier, derrière son comptoir,

    Regarde tous ces pieds qui foulent son trottoir ;

    Il se dit : « Après tout, à force de passer,

    Ces grolles à cent sous finiront pas s’user ! »

     

    Quelques étudiants dansent et semblent s’amuser,

    Leurs pompes sont en transe, un tantinet lassées,

    Un bon ressemelage eût pu être leur quête,

    Mais il n’est pas d’usage au profit des baskets.

    Des flots d’ouvriers vont, la démarche assurée,

    Leurs souliers sont béton, je veux dire crottés,

    Un soin ciré-brossé serait le bienvenu

    Mais les durs des chantiers n’œuvrent jamais pieds nus…

     

    Des bureaucrates passent, armés de deux pieds beaux ;

    Leurs vernis, peu loquaces, ont la phobie de l’eau ;

    Il n’y a pas de doute, ces souliers sont en or,

    Un produit anti-gouttes  offrirait du confort.

    Des minettes agiles, arpentent le pavé

    Et leurs talons aiguilles assurent un trot cambré,

    Grâce au sol escarpé, aujourd’hui ou demain,

    Il faudra réparer les maux des escarpins…

     

    J’en passe et des meilleurs, richelieus ou montants,

    Enfin, que du bonheur aux yeux de l’artisan,

    J’ajoute qu’aujourd’hui tous ces pas sont perdus :

    Ensemble, tous ensemble ils occupent la rue.

    Oh ! Mais de quoi se mêle alors le cordonnier

    Quand je sais, juste ciel, qu’il est plein de sous liés ? 

    C’est vrai, les pieds meurtris demain seront clients :

    Pour l’instant, devant l’huis (*), ils vont, manifestant.

     

     (*) = Quelle idée aussi de tenir une échoppe en face d'une Préfecture...

     

    A mon grand ami Serge, un homme droit...

    Je dirais même d'une droiture qui me botte….

     

    KERFON LE CELTE

     

     

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  • Commentaires

    1
    Gil
    Jeudi 29 Mai 2014 à 14:30

    C'est fou ce qu'elles usent de grolles, Parole, parole, C'et fou ce qu'elles usent de grolles... chantait Brassens dans la Complainte des Filles de Joie.

    2
    Gil
    Jeudi 29 Mai 2014 à 14:31

    Tu rajouteras un s à C'est (fou), parti bien trop vite et sans grolles;;;

     

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    3
    Jeudi 29 Mai 2014 à 14:36

    L'important, pour ces filles, c'est de trouver chaussure(S) à son pied....

     

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