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L’affable mâtin et le chat mal mouché…
L’affable mâtin et le chat mal mouché…
« Rien ne sert de flairer quand on est né sans groin
Ou que sévit, l’été, la rhinite des foins ».
Dans un commissariat, prêts à prendre le large,
Un mâtin et un chat se disputent l’adage.
« - Gageons, dit le félin que je trouve sans peine
Ce fuyard évadé des geôles de Vincennes !
- Gageons. si tu le veux » rétorque le canin
Qui, à ce petit jeu, sait où il met le groin.
Dans le contexte urgent, le chien y va molosse.
Retrouver un brigand vaut prime et ça sert d’os.
Il affûte son flair, s’aiguise les quenottes
Puis, sans se nouer les nerfs, déroule sa pelote.
Toutes griffes dehors le chat, que rien n’arrête,
Veut coiffer le Médor et s’en va bille en tête ;
Il n’a pas pris le soin, tant il est bousculé,
De préparer son groin fortement encombré.
Il marque des odeurs en des lieux rikiki
Qui, selon les pisteurs, sont des trous de souris,
Puis il s’attarde aussi, l’estomac aux talons,
Sur des boîtes taries parfumées au « Ronron ».
Le pouvoir olfactif, sachez-le, est inné.
Celui qui naît sans pif n’est pas âme bien née.
Le chat n’a pas appris et ce manque le gêne,
Au milieu des maquis à débusquer les gènes.
« Lorsqu’ il y a le gène, absent est le plaisir »
C’est ce que dit l’Eugène, un flic rôdé au pire ;
L’affaire ici narrée fut donc vite conclue
Par le plus fin des nez, au grand dam de l’intrus.
L’un des deux renifleurs à mis fin à la belle,
Certains vont, j’en ai peur, se demander : « lequel ? »
Bien qu’aimant la candeur, je dis à ces gens là
Qu’il n’est point de miauleurs dans les commissariats.
Peut-être que demain, des matous policiers
Snifferont les chemins en quête de gibier ?
J’entends déjà d’ici chatter les chamailleurs :
« Encore un chat, pardi, qui chasse un chapardeur… ! »
KERFON LE CELTE
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Commentaires
Kerfon la réincarnation su Sieur La Fontaine !