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Par kerfon-le-celte le 23 Avril 2014 à 22:38
Étron, étron, petits pas tapons…
Une crotte de chien, sur un trottoir pentu,
Priait pour qu’un clampin lui pose un pied dessus ;
Que ce panard sauveur soit de gauche ou de droite
Importait peu pour l’heure à la chose encor moite.
Quelques pompes croisaient martelant le pavé
Sans produire l’effet grassement escompté ;
Un grand soleil frappait jusqu'à faire suer
Et l’étron commençait vraiment à s’emmerder.
Comme vous le savez les pieds sont différents,
Ils sont mignons, légers, plats, palmés ou très grands,
En cet endroit d’errance, ils allaient tous par deux,
Offrant toutes les chances au rendez-vous moelleux.
Un fin talon aiguille aurait pu l’emporter
Mais un bris de cheville avait tout fait foirer ;
Un crasseux brodequin passa aussi fort près,
Sans un écart soudain le collage était fait.
L’étron dut son voyage à un soulier verni,
Un vieux croco très sage aux lacets attendris,
Il aurait préféré, pour que ce soit la fête,
Partir se balader au pied d’une basket…
On n’choisit pas toujours son moyen de transport ;
Parfois, pour faire un tour, il faut s’armer d’effort :
Tiens ! Je pars au boulot et mon train ne vient pas,
Grève des cheminots, je suis dans le caca…
KERFON LE CELTE
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Par kerfon-le-celte le 23 Avril 2014 à 22:32
L’odieux asticot
la bonne poire « Williams »…
Un odieux asticot, gros comme un grain de riz,
Plutôt qu’un livarot avait choisi mes fruits ;
Pour se faire ma poire il ouvrait grand la bouche
En nourrissant l’espoir d’être changé en mouche…
Après s’être bâfré sans laisser de pelures,
Ce cynique invité s’est payé ma figure ;
En place d’un merci qui m’aurait rendu gloire,
Il a trouvé au fruit un certain goût de poire…
Il n’avait pas aimé ce plaisir pour la soif
Que mon garde-manger recelait sous sa coiffe,
Pourtant, pour ventiler sa panse trop garnie,
Il avait éructé sans contenir l’envie…
Choqué de son toupet, je l’ai jeté dehors, -
Je sais être fair-play mais quand c’est trop : je mords -,
Dépassé par mes nerfs un vif courroux m’a pris :
L’infâme embryonnaire a repassé mon huis…
Il ne reviendra plus dans la jolie corbeille
Que j’ai munie, dessus, d’un voile en nid d’abeilles
Et, pour offrir, enfin, la paix à mes « Williams »,
J’ai confié leur écrin aux bons soins d’une alarme.
Cet incident majeur m’a servi de leçon,
Avant d’ouvrir mon cœur j’émets des conditions :
Si un asticot veut qu’un de mes fruits l’engraisse
Il doit, avant l’enjeu, s’armer de politesse…
KERFON LE CELTE
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Par kerfon-le-celte le 23 Avril 2014 à 11:12
Il voulait faire le zèbre… !
Un zèbre, un beau matin, d’un zoo s’était enfui
Lassé du petit coin où il avait grandi ;
Il s’en était allé, en courant les prairies,
Obsédé par l’idée de trouver des amis.
Ayant marché longtemps sur ses frêles sabots,
Il trouva fort plaisant d’entrer dans un hameau ;
Son instinct l’entraîna au pied d’une fermette
Où, d’emblée il trouva des gens pour la causette.
« A quoi sers-tu ici ? » demanda-t-il, pressé,
A la poule ébahie qui cherchait ses becquées :
« Ben ! Je donne des œufs et des charmants poussins
Et, à la Fête-Dieu, le court bouillon m’éteint.»
« A quoi sers-tu ici ? » lança-t-il en fanfare
A la cochonne qui semblait faire du lard :
« J’élève mes petits - un bébé par téton - ,
Puis, en charcuterie, je suis label jambon ! »
Sans mesurer ses pas, courtois et fort aimable,
L’équidé arriva à l’entrée de l’étable ;
L’ambiance de ce lieu lui rappela soudain
Cet endroit ennuyeux qu’il avait fui matin !
« A quoi sers-tu ici ? » demanda-t-il, inquiet,
A une vache qui semblait perdre son lait :
« Moi ! Comme tu le vois, je rumine sans foin ;
Quand j’élève la voix ça énerve le chien. »
Sa visite à ce gîte n’était pas vraiment rose
Et l’ongulé, bien vite, eut des idées moroses ;
Il osa cependant sa rituelle question
Au taureau, fulminant, qui bavait d’intentions.
« A quoi je sers ici ? Puisque tu me questionnes,
Je vais être précis, tant pis si ça détonne :
Ôte ton pyjama, tu sauras le mystère ! »
Le zèbre galopa… sans miser de joker !
KERFON LE CELTE
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Par kerfon-le-celte le 23 Avril 2014 à 08:12
Comédie musicale… !
J’ai trouvé deux grillons cachés dans ma pendule ;
Princes des sanglots longs, ils se coinçaient la bulle ;
Alors que sur les prés le printemps ruisselait,
Ces deux ménétriers se foutaient de l’archet.
Je les ai questionnés en long, large et travers
Avant de leur vider les poches-révolver ;
N’ayant point vu jaillir la moindre partition,
J’ai compris que ces sbires avaient vent d’autres sons…
Ils avaient décidé, en place du grattage,
D’opter, sans se fouler, pour l’€uro du chômage ;
Pourtant, avec entrain en hommage aux bourgeons,
Dehors, d’autres ‘’ crincrins ’’ accordaient leurs violons…
Traversé par l’idée du coup de pied aux fesses,
J’ai voulu sanctionner ce signe de paresse,
J’ai saisi les feignants avec leur attirail
Puis les ai mis au champ pour bisquer la grisaille.
Le printemps est un art qu’il ne faut galvauder,
Ne point lui faire égard engendre des dangers ;
Jouez, jouez grillons, le monde est à l’amer,
Brisez les murs du son de vos ailes de verre.
KERFON LE CELTE
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Par kerfon-le-celte le 22 Avril 2014 à 14:04
Une poule extra-ordinaire...!
Un fermier du Quercy sort de son poulailler
La poulette Daysie qui pond des œufs carrés ;
L'intrigante cocotte, hier, a été choisie
Pour être la mascotte à la Foire de Paris…
La bestiole est enjouée de ne plus revenir
Dans cet endroit paumé qui l’aura vu grandir ;
Entrée au Ministère elle s'assure, à vie,
Un rondelet salaire allégé en soucis…
Huit jours, plus rien ne va, la poule fait des siennes.
Elle vient... elle va... et joue la Parisienne,
Tout le monde s’inquiète, à si peu du Salon
L'infortunée coquette accouche d'oeufs oblongs…
Le fermier du Quercy est appelé d’urgence.
Il revient à Paris, soupçonné d'allégeance ;
On le traite d’escroc pour avoir fait choux gras
D’une poule du lot qui pond des œufs lambda…
L'éleveur, sans juger, use de ses mots tendres
Mais le gallinacé refuse de l'entendre :
"Lorsque l'on est promu ponte d'un ministère,
Pourquoi se casser l'cul d'oeufs extraordinaires !"
KERFON LE CELTE
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Par kerfon-le-celte le 22 Avril 2014 à 13:50
Aux rats, des pâquerettes…
Un jour le rat « Gondin », jeune rapatrié,
Fit venir ses voisins pour un grand déjeuner ;
Etaient de la partie l’illustre « Radinoir »
Et le rat « Viaulit », intendant du dortoir…
Le rendez-vous fut pris à l’ancienne ratière
Rasant un raccourci près d’une rabouillère ;
C’est un lieu d’exception où les ratons fâchés
Y tiennent réunion pour se rabibocher.
Je précise aux rappeurs et artistes en marge
Que ce haut lieu rageur se nomme aussi décharge,
Ici tous les rats passent en quête de ragoût,
Se croisant ils ramassent et puis un point c’est tout…
Les rongeurs, en repas ne sont pas raffinés,
Pour eux, l’ordre des plats va selon rareté,
Il arrive parfois qu’ils s’offrent deux rations
D’un gâteau de Savoie parfumé au radon.
Bref ! Les rats avalèrent en claquant des ratiches
Mais l’ambiance, légère, affola les potiches,
Je ne vais pas ici vous faire un long rapport :
Souvent ce qu’un rat dit peut poivrer le décor.
Cette histoire s’achève en jus de ratatouille,
La chute sera brève et ravive une embrouille :
Il manquait un extra à la cérémonie :
Des rats… des rats… des rats… mais pas une souris…
KERFON LE CELTE
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Par kerfon-le-celte le 19 Avril 2014 à 10:17
Une fourmi de la fourmilière...!
Ce récit est une œuvre de pure fiction.
Par conséquent toute ressemblance avec des situations réelles
ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
Kerfon le Celte
Nous sommes aujourd’hui dans une fourmilière
Où cent mille fourmis ont une âme ouvrière ;
Il faut ranger le grain avant les mois d’hiver,
Pour ce boulot commun l’art est dans la manière...
Au sein de ce grand nid - admirez le détail -
Sans besoin qu’on les prie, chefs et patrons travaillent ;
Ici point d’indolents pour offrir la cadence
Et empocher l’argent sans retrousser les manches...
Un avis de grand frais est prévu pour bientôt
(La fourmi, on le sait, est câblée météo),
Il faut donc besogner chaque jour davantage :
Jamais un haut grenier n’est plein de bavardages...
«Kelley Bel’lavie », assise dans un coin,
N’est pas de cet avis et ne travaille point ;
Les allers et retours lui donnent le tournis,
D’ailleurs, depuis toujours, elle est du R.m.i...(*)
Ces simagrées agacent tous les hyménoptères
Qui ne jugent pas classe une telle manière ;
L’affaire est rapportée à la Reine du nid
Qui devra arbitrer le cas qui fait grand bruit...
La chose est entendue, il faut de la raison,
L’altesse, fort déçue, nomme une commission ;
Siègent auprès des durs quelques membres plus mous,
Nul n’étant vraiment sûr qu’un procès change tout !
Après des jours, des nuits d’infinies discussions,
On fit à la fourmi une admonestation ;
Elle entra dans le rang et se mit à bosser,
Consciente qu’entre temps le grain était rentré.
L’arnaque, par bonheur, ne touche pas l’humain,
Des hordes d’inspecteurs surveillent les malins ;
Il ne manquerait plus que l’on paie à rien faire
Tout un tas de faux culs le nez sans cesse en l’air.
(*) = Rendement Minimum des Insectes
aujourd'hui remplacé par le Rapport Sans l'Action....
Et ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit…
KERFON LE CELTE
Kerfon ! Tu m'le paieras...
3 commentaires -
Par kerfon-le-celte le 19 Avril 2014 à 10:12
Le quidam et la souris…
(Fable à peine puisée à l’eau de la Fontaine…)
NDLR : Ce récit est une œuvre de pure fiction.
Par conséquent toute ressemblance avec des situations réelles
ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite…
Un quidam ayant chapardé tout l’été,
Se trouva fort dépourvu
Quand l’métro fut interrompu :
Plus l’ombre d’un petit euro
Pour faire clapper moult loupiots.
Il s’en alla donc voir Cécile
Au « Ministère des Jérémiades (*) »
En insistant pour qu’elle lui file
Un peu du blé de contribuables…
« J’vous le rendrai, affirma-t-il,
Quand le métro, rue Daumesnil
Toujours en travaux, rouvrira
Et que j’y referai choux gras… !
Cécile - qui n’est point généreuse -,
Sait pourtant être dispendieuse
Avec l’argent que des bêtas
Versent en chèques ou par mandat…
-Mais ! Que fais-tu dans le métro ?
Demanda-t-elle au sans fafiot
Qui déjà ouvrait son cabas
Pour y remiser les ducats…
- Nuit et jour, vite fait bien fait
A l’aide de grappes d’ados
Je vole ce con de Français
Pendant qu’il se tue au boulot… !
-Si tu le voles quand je l’impose
Sans qu’il sache de quoi qu’on cause,
Rien d’étonnant qu’il soit morose !
(*) Appellation d’origine incontrôlée
KERFON LE CELTE
Attention : Si vous avez lu ce texte dans le métro, il est fort possible que pendant
Le cours laps de temps consacré à la lecture vous vous soyez fait tirer votre larfeuille….
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Par kerfon-le-celte le 19 Avril 2014 à 10:05
Histoire acidulée… !
La jolie Ludivine,Aigrette de son état,
Dans la gadoue piétine,
En quête d’un repas.
L’imposant Patapon
Héron, bien gros bien gras,
Amateur de jupons
Lui propose un en-cas.
« Tu es divine Aigrette,
Et, pour un mot de toi,
Je suis prêt à la diète ;
Viens vite sous mon toit. »
Très avisée l’Aigrette,
Repousse l’estocade :
Elle ne se sent pas prête
A gober des salades.
Aigrettes de tous poils,
Méfiez-vous des hérons
Prêts à sortir la poêle
A la moindre occasion ;
Mais si vous succombez
Au flatteur et ses vers,
A l’heure du déjeuner
Exigez le couvert… !
KERFON LE CELTE
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Par kerfon-le-celte le 19 Avril 2014 à 08:07
Le panier virtuel...
(L'informati-chien, auteur des faits...)
Hier, mon chien s’est assis devant l’ordinateur,Puis, d’un geste averti, a lancé le moteur,
Serein, je me suis dit qu’il m’avait vu le faire :
Les chiens sont dégourdis, croyez-moi… j’ai du flair... !
Seul, il est arrivé sur la toile Internet
Après avoir tapé ma formule secrète ;
Je me suis trouvé bête et, la suite est plus folle,
Ce corniaud, d'un clic net, est allé sur « Google »...
Au prime abord j’ai cru qu’il allait se planter,
Que ses pattes velues allaient tout embrouiller,
Mais quand l’écran usé a offert son topo,
J’ai vu s’illuminer : « Aux Plaisirs des cabots »...
Toujours très sûr de lui, il a fait des emplettes,
Commandant ses produits : du coussin aux croquettes ;
Il a tout entassé dans le panier virtuel,
Obtenant, par le fait, un rabais substantiel...
Son marché accompli il a tout refermé,
Replaçant la souris où il l’avait trouvée ;
Puis il est descendu du fauteuil que j'aime
Essuyant du dessus son empreinte ADN…
Je vous entends d’ici hurler que j’affabule,
Qu’avec mes inepties, je vous prends pour des nuls ;
Je vais donc ajouter, sans supplément de prix,
Qu'il a utilisé ma carte de crédit...
Si vous avez un chat, un chien, une tortue,
Un lézard, un boa, un kangourou ventrus,
Condamnez lui l’accès à votre ordinateur,
Sinon je vous promets la ruine de bonne heure...
KERFON LE CELTE
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